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01.02.2015

CAFE MEDIA

CAFE MEDIA

 

Samedi 07 février 2015 à partir de 17h
 
 

                      « Droles de Drones et vie privée   »
 
à  L'opéra Bouffe
 (3 & 5, passage de l'Opéra -
entre la rue Wilson et la rue Clémenceau face à l'église Saint Louis)
 

Entrée Libre et gratuite
 

16.11.2014

Café Média

CLUB AUDIOVISUEL DE VICHY

samedi 22 novembre à 17h00

café philo média

 "Selfie, le tout à l'ego"

proposé et animé par le Club Audiovisuel de Vichy

à L'Opéra Bouffe  (3 & 5, passage de l'Opéra - entre la rue Wilson et la rue Clémenceau face à l'église Saint Louis)

 entrée libre

23.11.2012

CAFE MEDIA 24 novembre 2012

 VIVRE SANS TELE ?

samedi 24 novembre 2012 à 17 heures

LA GALERIE

(entre le Parc des Sources et le Sofitel) VICHY

Entrèe libre et gratuite

19.09.2011

Café Média


samedi 1 octobre à partir de 17h


Mondialisation de la rumeur.

 La Galerie

Esplanade Napoléon III Parc des Sources Vichy

Entrée Libre et Gratuite

 

08.03.2011

Café Média 9 mars 2011 17h

 

LE VIRTUEL CREE-T-IL DU LIEN SOCIAL ?
 
Samedi 19 mars 2011 à 17 heures

 La Galerie

Esplanade Napoléon III Parc des Sources Vichy

Entrée Libre et Gratuite

 

29.06.2010

Café Média

 Les nouveaux visages de la Rumeur

 Samedi 10 juillet à partir de 17 heures

LA GALERIE esplanade Napoléon III

 (entre le Hall des Sources et le Sofitel-Les Célestins)

 Entrée libre et gratuite

12:30 Publié dans Café Média | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rumeur, vichy

12.01.2010

CAFE MEDIAS 16 janvier 2010

" Dans l'oeil de la vidéo surveillance " 

                le samedi 16 janvier  2010                   

     au CAFE LARBAUD à 17h 

                                 3, rue N. Larbaud (près des quatre chemins)  

Entrée Libre        

09.12.2009

CAFE MEDIA 12 décembre 2009 à 17h

 

CAFE MEDIA et CLUB AUDIOVISUEL de VICHY

" média, publicité et consommation "

samedi 12 décembre 2009 à 17h

à La Galerie Napoléon III

Parc des Sources à Vichy

 

Entrée libre

 

 

17.08.2009

Café Média Septembre 2009

Café Média


LE CINEMA EST-IL TOUJOURS LE SEPTIEME ART?

 

Samedi 26 septembre 2009 à 17 heures 30
La GALERIE


Esplanade Napoléon III à Vichy (entre le hall des Sources et le Sofitel Celestins)
Entrèe libre.

___________________________

 


LE CINEMA CREE-T-IL DU LIEN SOCIAL ?

 

Samedi 5 septembre 2009 à 17 heures 30

La GALERIE


Esplanade Napoléon III à Vichy (entre le hall des Sources et le Sofitel Celestins)

Entrèe libre.

21.02.2009

Café Média

Café Philo-Média

samedi 7 mars 2009

à partir de 17h

Dans le cadre de l'année Cinéma

"Autopsie d'un succès : pourquoi les Chtis ?"

Au Café Larbaud

rue Nicolas Larbaud Vichy

04.10.2008

Café Media: La presse écrite payante a t'elle un avenir

 Photos DanielleHeitz ©

Café Media et Club Audiovisuel

samedi 04 octobre 2008 à  17heures

" La presse écrite payante a t'elle un avenir ? "

Galerie Napoléon III   Parc de Vichy

vers le Hall des Sources

Entrée libre

11.04.2008

Café Philo Média

report du café Médias

Café Larbaud  et Club Audiovisuel

Le Café médias

"Journaliste, qui es-tu ? "

avec Nicole Joulia, correspondante pour l'Auvergne de "Reporters sans Frontières"

aura lieu  samedi 19 avril 2008 à 17h30 ( au lieu du samedi 12 avril )

Rue Nicolas Larbaud à Vichy

Entrée libre


21.10.2007

La Télévision : Opium du peuple ou lucarne sur la connaissance ?

  Café-Philo Média du 27 octobre 2007 par Ursula Houziaux avec le  Club Audiovisuel de Vichy au Café Larbaud Vichy

La télévision obéit à une logique de fonctionnement mercantile dont l’enjeu essentiel est la prise d’influence sur le cerveau du spectateur. Ainsi Mr Lelay, ancien PDG de TF1, a dévoilé dans un excès de franchise inestimable que son souci principal est de vendre «  du cerveau disponible » pour les annonceurs publicitaires.

Frédéric Beigbeider compare la Télévision au retour de la caverne de Platon où l’Homme contemple - en guise d’ombres sur le mur - son écran cathodique qui lui donne –t- à voir une réalité qui n’en est pas une.

Dans la même verve, mais à l’opposé, Jean Baudrillard spécule que le vrai bonheur est peut-être niché dans ce monde par procuration que constitue la vision de la vie à travers l’écran en nous épargnant le contact avec la vulgaire réalité.

Tous les penseurs du vingtième siècle et d’avantage du siècle nouveau ont essayé de sonder le rapport le l’Être Humain avec son image et plus récemment avec ce que peut lui servir de référence de représentation de lui-même.

Ainsi Alain Finkelkraut diagnostique –t- il la disparition de l’image de l’autre derrière la somme des images produites par les médias.

Marie-José Mondzain va encore plus loin en constatant que « …la marchandisation du visible signe l’arrêt de mort de l’image (dans le sens de la représentation symbolique et significative) ».

Bernard Stiegler essaie de trouver un rapport réaliste à la donne indéniable de l’existence de la technologie dans notre vie aujourd’hui : pour lui la question n’est plus si l’artefact est acceptable mais bien plus : quel rapport acceptable trouver avec ce même artefact ?

Comment expliquer tant de méfiance et de défiance envers cette télévision dont si peu de concitoyens veulent ou peuvent se passer désormais ?

N’est-ce pas indéniable qu’elle permet à chacun d’entre nous de prendre connaissance d’une foule de sujets qui autrement resterons ignorés de nous car hors de notre propre champ de vision ? N’est-ce pas à travers la télévision que nous apprenons l’état du monde comme si nous y étions, que nous voyageons à travers le monde et nous partons à l’aventure ?

C’est en constatent une telle ambiguïté qu’il s’impose de considérer de plus près le sujet de notre café-philo :

La connaissance est la faculté de comprendre, le fruit d’une étude ou d’une pratique, et de Percevoir qui signifie d’une part : saisir par l’esprit ou par les sens (donc activement), d’autre part : recevoir, recueillir (passivement)

Opium signifie au sens littéraire ce qui agit à la manière d’une drogue en apportant l’oubli, en causant un engourdissement moral ou intellectuel. Autrement dit : en rendant l’individu étranger à lui-même et incapable de trouver un rapport avec sa propre identité.

 

Ces caractéristiques mis en rapport avec notre expérience complexe et contradictoire de téléspectateur moyen nous amènent à poser la question plutôt comme suit : Quand est-ce que la télévision est porteur de connaissance et quand est-ce qu’elle devient opium ?

Le débat qui a suivi cette introduction a mis en évidence toute la difficulté des spectateurs de résister à la tentation de s’abandonner passivement parce que télévision et passivité sont liés. Néanmoins il est aussi indéniable que cette télévision nous ouvre de nouveaux horizons infiniment enrichissant sur le plan culturel et intellectuel.

Ceci dit, il reste à constater que la fin du débat s’était résolument détournée de la Télévision pour ne plus parler que d’Internet. Ce dernier semble beaucoup plus adapté au désir du « programme à la carte » que tout et chacun appelle de ses vœux. Est-ce que choix est synonyme de liberté ? Où se situent l’action et la maîtrise de son « choix » ? Ne s’agit-il pas tout simplement d’une extension de l’éternel question cruciale : En quoi suis-je maître de mon action et quelle raison aie je d’agir ?

Ursula Houziaux

20.10.2007

Café Philo Média

samedi 27 octobre 17h30

au Café Larbaud 

3,rue Nicolas Larbaud Vichy  

la télé : opium du peuple ou lucarne sur la connaissance ? 

 

12.10.2007

Annonce: Les futurs Projets du Club

Quelques dates à retenir 

Voici quelques actions ou projets du Club Audiovisuel :
 
Mardi 25 septembre nous avons accueilli Christian-Marie Monnot au Centre Culturel Valery Larbaud,
médiateur de l'information à France 2, réalisateur de "L'hebdo du Médiateur"
 
Mercredi 3 octobre nous avons eu une journée à Paris :
Visite de la Société Les Télécréateurs de Guillaume Marien :
création d'images virtuelles pour la télé et le cinéma, après midi Sénat et Chaîne Public Sénat.
 
D'autres déplacements auront lieu , en principe
une 2ème visite à la Chaîne Clermont Première,
une journée à Lyon ( TDF et France 3 Rhône Alpes Auvergne ),
une 2ème journée à l'Assemblée Nationale et Chaîne Parlementaire .
 
Samedi 27 octobre 2007 à 17h30
Café Philo Média au Café Larbaud rue Larbaud à Vichy  :
"la télé: opium du peuple ou lucarne sur la connaissance?" Entrée libre
 
Samedi 26 janvier 2008 à 15 heures
Maison des associations à Vichy 
Assemblée Générale du Club Audiovisuel.
Notre Invité sera Jean ROCHE , Directeur du Festival "Les Cultures du Monde " de Gannat.
 
Jeudi 31 janvier 2008
Dîner-Débat
en association avec l'Université Indépendante de Vichy :
"La rumeur et les médias"
 
Du jeudi 27 au samedi 29 mars :
Colloque sur " la communication : une révolution insidieuse". Avec l'UIV
 
L'année 2008 sera consacrée à la Presse Ecrite.
2009 pourrait porter sur le Cinéma en étroite collaboration avec le Club Cinéma de Vichy.
 
 
 
 Note du Webmaster
 
Afin de facilter les pratiques informatiques  et échanges de fichiers un espace "free" vient d'être mis à la disposition du Club Audiovisuel ...clubaudio.vichy ...
Vous pouvez Tester ce lien  que l'on retrouve dans la liste de liens colonne de gauche sur notre Blog.

 

 

03.07.2007

Café Philo Média

samedi 30 juin à partir de 17 heures 30
Café Philo Média
" Notre vie avec la Télé "
Café Larbaud  Rue Nicolas Larbaud Vichy
 
 
Vivre avec la Télévision

Intervention  de Ursula Houziaux

D’entrée de sujet il faudrait avant tout trouver une réponse à la question de ce que peut signifier « vivre » ? Mais je vais vous épargner un si vaste détour.

Supposons donc que « vivre » signifie être en état d’échange – en métabolisme – permanent. Cet état d’échange peut être d’ordre biochimique ou intellectuel. Ca ne fait aucune différence en occurrence.

Supposons en complément que la Télévision est un phénomène sociétal : un phénomène de société dont l’importance s’accroît proportionnellement au temps inoccupé par des taches de nécessité ou existentielles de chaque individu.

Cette approche permet de comprendre pourquoi les médias- en particulier la Télévision-

Jouent un rôle si important dans les sociétés occidentales.

Pour parler avec Peter Sloterdijk le défi de notre monde contemporain consiste à définir une place acceptable à «  l’homme inutile » ; à ces êtres dont l’existence n’est plus constituante de notre société. Ceux que la société fait vivre en leur transférant les subsides nécessaires à leur survie sans intégration dans les processus productifs propre à la construction de cette même société.

Bernard Stiegler estime que l’enjeu actuel pour l’humanité se définit dans son rapport avec le mort : c'est-à-dire avec les constituantes techniques de plus en plus indispensable dans notre concept de vie.

Pour lui la question à résoudre est : comment vivre avec l’artefact. Penser le rapport possible et acceptable du vivant en relation avec l’artificiel et dans l’artificiel.

De son côté Alain Finkelkraut s’interroge en quoi il est encore possible de parler de humanité dans un monde ou les nouvelles technologies comme le téléphone portable et Internet annihilent la notion même de l’existence de l’autre : Les Êtres «  n’ont plus droit ni à la curiosité, ni à la considération, ni même à l’indifférence. Le néant est l’étrange destin de ces hommes invisibles ».

Dans ce contexte Marie-José Mondzain diagnostique : « La pathologie majeure de nos sociétés est un mal d’images. Nous subissons par la voie spectaculaire une véritable maltraitance à l’égard de notre capacité imageante alors que la construction de soi passe par l’image de soi et celles des autres. Privé de sa propre image, n’importe qui se retrouve menacé d’autisme. Changer le monde, c’est réinventer sans cesse les modes de préservation de notre puissance symbolique, cette `capacité d’images’  »… »La marchandisation du visible signe l’arrêt de mort de l’image ».

Selon elle, la convivialité est le seul remède possible. Le temps que nous partageons avec les autres est de l’ordre du bien suprême. « Ce que nous léguons, ce que nous adressons, c’est la qualité de cette durée où se jouent dans une rencontre nos patiences et impatiences respectives. » La commensurabilité de notre réunion est, comme celle de tous les liens dans la communauté, de l’ordre du temps. Ce don de notre temps appartient à la catégorie du `Superflu’ qui « échappe aux définitions comptables et à la mesure mercantile »…

Le diagnostique de Bernard Stiegler l’amène à dénoncer des mécanismes qui « ruinent de plus en plus manifestement l’écologie symbolique des consciences ». Selon lui « si le monde de la publicité met tant d’argent dans la télévision, c’est parce que c’est efficace ».

« Et cette efficacité consiste à massifier les comportements et à organiser la perte d’individu-

ation… Ce processus de désublimation, massif et évident, mène imparablement à la démotivation… ». Il en résulte une « misère symbolique devenant misère spirituelle et intégrismes en tous genres : intégrismes religieux, économiques ou même scientifiques ».

Toutes ces réflexions peuvent être mises en perspective à l’aide de l’interrogation de Jean Baudrillard. Est-ce que la vie télévisée, la vie par écran interposée n’est pas plus souhaitable parce

Qu’elle répond à ce que nous avons envie de vivre ?

Entre plongée inconditionnelle dans la virtualité et refus catégorique du risque de manipulation où peut se situer notre propre place?

Les médias télévisés obéissent à des lois purement mercantiles et la clé de voûte de cet édifice est la publicité (voir l’article «   La Télévision – et après ? » sur ce même blog ).

Les responsables de ces médias sont parfaitement conscients qu’ils vendent aux annonceurs publicitaires «  du cerveau disponible » (dixit Mr. Lelay, PDG de FR 1 au moment où il a prononcé ces paroles), c'est-à-dire la manipulatoire du spectateur.

Et puisque la publicité vise à rendre incontournable les produits mis en publication devant le plus grand nombre possible, on peut conclure avec Bernard Stiegler, qu’elle tend à établir un « intégrisme » de consommation.

Qu’un individu abandonne la gouvernance de son action pour s’adonner à la pure consommation, serait-il condamnable pour avoir adopté l’ »intégrisme » de la consommation alors que tout l’y invite ?

Un autre qui refuse de toute sa résistance de servir de cible aux charges médiatiques en serait il louable pour autant ?

Dès lors nous devons considérer trois questions :

1.) Sommes nous conscient du fait qu’il y a volonté de manipulation ?

2.) Par qui admettons nous d’être manipulés ?

3.) Quel est notre bénéfice en contrepartie ?

En cherchant à répondre à ces questions chacun de nous se retrouve face à lui-même.

Chacun se trouve confronté à l’incontournable nécessité de plonger dans son intérieur afin d’y explorer les éléments de sa conscience. Force est de constater que tout progrès, qu’il soit technologique, scientifique ou historique, ne saurait dispenser aucun être humain de définir le domaine de ses valeurs.

C’est uniquement en fonction de ces valeurs définies consciemment et par la conscience de leur existence qu’il lui devient possible de faire un choix. S’il refuse l’effort de l’exploration de ses motivations et la définition de ses valeurs il s’interdit tout choix pour devenir proie.

Mais il est aussi envisageable que l’abandon de soi résulte d’une démarche délibéré et consentante.

Quoi qu’il en soit tout choix, à partir du moment où il y a un choix, ne peut être fait que par chacun pour lui seul.

Ursula Houziaux

 

Toutes les citations sont extrait du Hors-Série N° 14 de Beaux Arts Magazine « Vies : modes d’emploi »

 

 

 

14.06.2007

Evénements en Juin 2007

Jeudi 21 juin 2007 à 18 heures
Causerie-projection
"La Télé, et après ?"
extraits d'émissions télévisées
Maison des associations Place de l' Hôtel de ville Vichy
Entrée libre
 
 
samedi 30 juin à partir de 17 heures 30
Café Philo Média
" Notre vie avec la Télé "
Café Larbaud  Rue Nicolas Larbaud Vichy
Entrée libre

 

Concernant le café média du 17 avril 2007 Télévision: Etre et Paraître  j'attire votre attention sur l'excellent  texte d' Ursula Houziaux publié en deuxième édition dans la note antérieure du café média du 17 avril 2007 . 

Je vous invite à le consulter sans tarder... Prenez l'ascenseur et bonne descente dans la caverne de Platon ...

17.04.2007

Café Philo Médias

Café Philo Médias avec le Club Audiovisuel
samedi 21 avril à partir de 17h30
Café Larbaud rue Nicolas Larbaud àVichy
"Télévision : Être et Paraître"
Entrée libre
 
 
 

Etre et paraître et Télévision

 

Texte transmis par  Ursula Houziaux.

 

Pour aborder la question je me réfère à la définition du lexique :

Etre = posséder une réalité ; avoir une présence dans un lieu

Donc : exister par une matérialité factuelle.

Les philosophes présocratiques se sont penchés sur l’étude des caractéristiques physiques du monde et de l’Homme pour aboutir à une considération morale qui ne concerne que l’Homme et qui lui faisait jouer un rôle particulier dans ce monde.

Sur cette base Socrate et Platon introduisent la notion de conscience comme indissociable de la notion d’ « être » pour l’Homme. La conscience est une constituante fondamentale, ce qui permet àSocrate de préconiser : « Connais-toi toi-même ». Invitation d’explorer son propre « Etre » pour devenir conscient de ce qui est, par rapport à ce qui paraît, qui n’est qu’un leurre et qui nous empêche de voir la réalité.

L’image de la « Grotte » de Platon est une saisissante application de cette nouvelle dichotomie: il y a ce qui est : – l’espace clos de la grotte

- les corps dans cet espace

- la lumière

et il y a ce qui paraît: - l’ombre

- le mouvement des ombres provoqué par la lumière.

Platon procède à une opposition de la « réalité » à ce qui semble être et qui n’est que le fruit d’une erreur de compréhension (absence de conscience), pour tirer la conclusion suivante :

Comme ce que nous voyons n’est pas la réalité, nous devons nous tourner vers la lumière pour pouvoir devenir conscient du réel. Donc : être Homme = avoir conscience.

Ce qui permet de dire à John Locke dans son « Essai sur l’entendement humain (1690) » :

§23. La conscience seule constitue le soi

Il n’y a que la conscience qui puisse unir en une même personne des exigences éloignées, et non l’identité de substances. Car quelle que soit la substance, quelle que soit sa structure, il n’y a pas de personnes sans conscience : [ou alors] un cadavre pourrait être une personne, aussi bien que n’importe quelle substance sans conscience.

Ainsi le soi n’est pas déterminé par l’identité ou la différence de substance –ce dont il ne peut être sûr- mais seulement par l’identité de conscience.

Par la suite la Philosophie a délaissé inexorablement la question de « l’être » au profit de l’analyse du phénomène de la « représentation consciente à partir des sensations ». L’étude s’élargit par la distinction de « l’acte de saisir par les sens ou par l’esprit ». Notez bien le ou !

Il s’agit dorénavant d’explorer, au-delà de la perception du matériel, notre perception de l’immatériel, du virtuel, de l’abstrait.

Cela nous amène à une interrogation sur le « paraître ».

Le lexique nous apprend que  paraître  = se présenter à la vue des autres

avec un attribut paraître = sembler, avoir l’apparence.

Donc paraître n’est possible qu’à travers un autre : par son regard, sa perception réflexive en même temps que de sa conscience de ce qu’il voit.

Gilles Deleuze dans « La logique du sens » Ed. de Minuit (1969) mène la réflexion suivante :

Que se passe-t-il quand autrui fait défaut dans la structure du monde ? Seule règne la brutale opposition du soleil et de la terre, d’une lumière insoutenable et d’un abîme obscur :  « la loi sommaire du tout ou rien ». le su et le non-su, le perçu et le non-perçu s’affrontent absolument, dans un combat sans nuances ; « ma vision du monde est réduite à elle-même, ce que je n’en voit pas est un inconnu absolu partout ou je ne suis pas actuellement règne une nuit insondable ». Monde cru et noir, sans potentialités ni virtualité : c’est la catégorie du possible qui s’est écroulé,…

Il faut donc conclure que le regard d’ Autrui m’est indispensable pour accéder à une conscience du possible ainsi qu’à la notion de mon moi possible. En même temps que ce regard de l’autre nous révèle l’extériorité de cet autre : il est en dehors de nous et son regard ne peut refléter que notre extérieur.

Maurice Merleau-Ponty dans « Les relations à autrui chez l’enfant » (1975) décrit l’impacte de la découverte de l’image de soi et les risques d’aliénation qu’elle entraîne.

L’image du miroir, elle, va rendre possible une contemplation de soi-même. Avec l’image spéculaire, apparaît la possibilité d’une image idéale de soi-même, en termes psychanalytiques, d’un sur-moi, que d’ailleurs cette image soit explicitement posée, ou qu’elle soit simplement impliquée par tout ce que je vis à chaque minute.

L’image propre en même temps qu’elle rend possible la connaissance de soi, rend possible une sorte d’aliénation : je ne suis plus ce que je me sentais être immédiatement, je suis cette image de moi que m’offre le miroir. Il se produit, pour employer les termes du docteur LACAN, une « captation » de moi par mon image spatiale. Du coup je quitte la réalité de mon moi vécu pour me référer constamment à ce moi idéal, fictif ou imaginaire, dont l’image spéculaire est la première ébauche. En ce sens je suis arraché à moi-même, et l’image du miroir me prépare à une autre aliénation encore plus grave, qui sera l’aliénation par autrui. Car de moi-même justement les autres n’ont que cette image extérieure analogue à celle qu’on voit dans le miroir, et par conséquent autrui m’arrachera à l’intimité immédiate bien plus sûrement que le miroir.

Dit autrement, cela signifie que la tentation de se préoccuper de l’image que nous cherchons de donner de nous au monde nous éloigne bien d’avantage de la conscience de nous-mêmes que le regard que nous avons sur notre image dans le miroir. C’est comparable à regarder un reflet de miroir au moyen d’un miroir. En liant ce constat à la notion du possible telle que Levinas l’a employée, il devient logique de conclure : plus nous cherchons à rendre meilleur notre image telle nous la voyons à travers le regard d’autrui plus nous nous éloignons de nous-mêmes. Il deviens évident que la notion de notre image extérieur inclut l’apparition d’un conflit inextricable : l’opposition de notre image à notre conscience de nous-mêmes. Et au- delà ce conflit s’étend sur notre notion du réel.

Dans « Humanisme de l’autre homme » (1972) Emmanuel Levinas pense cette problématique à son tour :

Le mouvement vers Autrui, au lieu de me compléter ou de me contenter, m’implique dans une conjoncture qui, par un côté, ne me concernait pas et devrait me laisser indifférent …

D’où me vient ce choc quand je passe indifférent sous le regard d’ Autrui ? La relation avec Autrui me met en question, me vide de moi-même et ne cesse de me vider en me découvrant des ressources toujours nouvelles. Je ne me savait pas si riche, mais je n’aie plus le droit de rien garder. Le Désir d’ Autrui est-il un appétit ou une générosité ? Le Désirable ne comble pas mon Désir, mais le creuse, me nourrissant, en quelque manière, de nouvelles faims…

Le Désir d’Autrui que nous vivons dans la plus banale expérience sociale, est le mouvement fondamental, le transport pur, l’orientation absolue, le sens…

Autrement dit, l’expression, avant d’être célébration de l’être, est une relation avec celui à qui j’exprime l’expression et dont la présence est déjà requise pour que mon geste culturel d’ expression se produise.

 

Plus loin dans « La logique du sens » citée plus haut, Gilles Deleuze décrit le phénomène ainsi :

[Autrui nous ouvre le champ du possible]

Un visage effrayé, c’est l’expression d’un monde possible effrayant, ou de quelque chose d’effrayant dans le monde, que je ne vois pas encore. Comprenons que le possible n’est pas ici une catégorie abstraite désignant quelque chose qui n’existe pas : le monde possible exprimé existe parfaitement, mais il n’existe pas (actuellement) hors de ce qui l’exprime. Le visage terrifié ne ressemble pas à la chose terrifiante, il l’implique, il l’enveloppe comme quelque chose d’autre, dans une sorte de torsion qui met l’ exprimé dans l’exprimant. Quand je saisis à mon tour et pour mon compte la réalité de ce qu’ autrui exprimait, je ne fais qu’expliquer autrui, développer et réaliser le monde possible correspondant.

Là nous trouvons bien la mise en perspective de l’image du miroir dans le miroir avec la transposition d’une réalité dans le monde du possible, que le langage contemporain traduirait par : monde virtuel. Un monde qui n’est plus tangible que dans le regard. Dépourvu de matérialité ce monde est désormais suspendu à nôtre perception. Et la nature de nôtre perception est entièrement dépendante de la conscience dont nous sommes encore capables.

D’entrée de considération il faut convenir que la Télévision, comme tous les médias, se situe par définition dans le domaine du paraître. Elle fait incontestablement partie du monde du possible dépourvu de matérialité. C’est dans le regard posé sur elle qu’elle accède à une sorte d’existence dans le sens cartésien. La réalité matérielle de la télévision se trouve dans les installations techniques de l’émetteur, du récepteur et l’énergie des ondes émises : donc dans des caractéristiques en dehors du champ de vision du téléspectateur, qui n’a aucun besoin d’en avoir connaissance pour regarder son image et accéder à son message. Si elle a besoin d’une matérialité pour pouvoir exister, son existence proprement dit est strictement immatérielle.

Dans un essai sur « L’image » pour le congrès Psycho-Histoire du 6 juillet 2002 Claude Deléglise pose la question : Avec les technologies médiatiques grandissantes l’image fabriquée et imposée est omniprésente. La frontière entre la réalité et le virtuel devient floue…

Doit-on craindre que la part de l’imaginaire se réduise ou disparaisse pour laisser la place au conditionnement par l’image ? …

nous glissons avec vertige dans un monde d’images intangibles, immatérielles et virtuelles …Frédéric Beigbeider fait référence au mythe de la caverne de Platon dans son roman 99F :

« L’homme était entré dans la caverne : le philosophe grec avait imaginé les hommes enchaînés contemplant les ombres de la réalité sur les murs de leurs cachot. La caverne de Platon existait désormais : elle se nommait Télévision. Sur notre écran cathodique, nous pouvions contempler une réalité, ça ressemblait à la réalité, mais ça n’était pas la réalité… ! »

Irène Frain dans « A jamais, au-delà du miroir » écrit à propos des stars :

« Il est une condition à l’entrée au Panthéon des Mythes : posséder ce que depuis deux décennies on appelle un look. Emporté dans son monstrueux tourbillon d’images, aiguillonné par les prodigieux progrès de la cosmétique et de la photographie, encouragé par la fascination mondiale pour les phénomènes de mode, le vingtième siècle se meurt dans une course planétaire à l’apparence la plus spectaculaire. Le chemin de la gloire passe obligatoirement par la conquête de l’image. Ce qu’on appelle la tyrannie des apparences.

Jean Baudrillard considère qu’il y a une sorte de vertige collectif à aller jusqu’au bout de la simulation, à installer partout un monde artificiel, non naturel. Il se demande si la vie télévisée, la vie par écran interposé n’est pas plus réelle parce qu’elle répond à ce que nous avons envie de vivre.

Dans MATRIX il y a bien une scène où est décrit le monde de créatures humaines enfermées dans des sortes d’utérus géants à qui on procure par transmission dans leur cerveau le déroulement d’une vie virtuelle. Tandis qu’ils n’existent que pour produire de l’énergie.

 

Utopie où bientôt réalité tangible pour certains d’entre nous ?

Il y a fort longtemps que Emmanuel Kant s’est lui aussi posée la question du bien-fondé des

choses dans « Fondement de la métaphysique des mœurs (1785) :

Le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble…

Pour ma part je crois que notre condition humaine ne cessera pas de nous imposer encore et toujours la nécessité de partir à la découverte du monde et de nous-mêmes.

Courir le risque de nous perdre sur le chemin des découvertes ou préférer l’ignorance dans la sécurité. Seule notre conscience peut arbitrer la question du voulu. Pour cette raison je reviens pour clore àSocrate et son précepte : « Connais-toi toi-même ». Il reste a ajouter : et profite de ta courte vie pour découvrir un maximum.

 

Ursula Houziaux

Essai pour le Café-Philo du 21 avril 2007